Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Petit Reporter Sportif

La règle de Troyes

14 Mars 2016 , Rédigé par Quentin GESP Publié dans #Ligue 1

La règle de Troyes

Triomphant hier à Troyes, le Paris Saint-Germain s’est offert son sixième titre de champion national de son histoire, le quatrième de suite sous l’ère qatarie.

Après le match nul de Monaco vendredi soir (2-2 face à Reims), le PSG pouvait s’offrir dès la 30ème journée le titre de champion de France. Il l’a fait facilement, et avec la manière, en passant neufs buts à sa victime du jour. Martyrisant une équipe troyenne joueuse mais commettant trop d’erreurs (comme souvent cette saison), le PSG a continué sa course vers tous les records et les statistiques folles. Contribuant à la plus grosse victoire à l’extérieur que ce championnat ait connu, Zlatan a également dépassé la barre des 100 buts en championnat (102) avec son quadruplé, trois jours après avoir passé le cap des 50 buts en C1 (…). En 115 matches, cela relève de l’incroyable. Avec sa saison exceptionnelle, il se pourrait bien que le géant (par la taille et le talent) du PSG se mêle à nouveau à la lutte pour le ballon d’or. S’il continuait ainsi et que son club réalisait son rêve d’obtenir la Champions League, l’idole des Suédois pourrait y arriver. Lui qui annonçait, dans son style qui le caractérise, prolonger si ses dirigeants pouvaient «remplacer la tour Eiffel par une statue de lui-même». Reparti avec le ballon du match sous le bras, il l’a d’ailleurs installé auprès de lui dans le bus pour rentrer à Paris ; sorte de souvenir parmi les nombreux qu’il laissera dans sa vitrine de trophées personnels. A 34 ans et pour ce qui semble être sa dernière saison, il rayonne et est l’auteur de la meilleure saison de sa carrière. Un nouveau titre qui fait de lui le vainqueur d’un treizième titre de champion sur les quinze dernières saisons qu’il a disputé. Une aubaine.

Le club de la capitale a évolué cette saison. Là où il se serait contenté d’un écart de deux ou trois buts l’an dernier, il a joué jusqu’au bout face à Troyes, respectant pleinement son adversaire. Le score est très sévère mais on ne peut plus logique. Les joueurs de Laurent Blanc ont désormais un mental et une envie de champion. Là où le Bayern Munich a brillé 5-0 (face au Werder de Brême), là où le Barça s’est amusé face à Getafe (6-0), le PSG a humilié Troyes (9-0). Il y a peu les critiques pleuvaient sur un club qui n’écrasait pas son championnat, aujourd’hui le constat est que Paris est bien trop fort pour « une Ligue 1 jouée d’avance » selon Jean-Michel Aulas, le président Lyonnais. Mais au lieu d’être tiré vers le haut par un club stratosphérique, le championnat de France s’appauvrit. Le jeu à la française, technique et rapide a cédé sa place à un jeu morne, fermé, et défensif. Le PSG se qualifiait mercredi soir pour les quarts de finale de Ligue des champions, les autres clubs français se faisaient éliminer uns par uns en Europa League, sans dépasser le stade des 16èmes de finale (Marseille et Saint-Etienne). Le problème de la mentalité se pose… La Ligue 1 préfère ne pas perdre que de tenter pleinement sa chance, quitte à ouvrir le jeu. La plus triste constatation est de voir une des équipes les plus joueuses de notre championnat se retrouver dernière au classement, et prendre une valise dont l’histoire se souviendra. Sans jamais avoir garé le bus devant son but –comme l’aurait fait toute équipe de Ligue 1- les troyens ont été punis, coulant avec leur philosophie de beau jeu. La même saison, le pauvre club aubois aura donc pris six buts à Marseille (6-0), et neufs contre Paris hier. Pillée de toutes parts de ses meilleurs joueurs et faisant face à des problèmes financiers, l’ESTAC n’aura jamais pu (su ?) montrer en Ligue 1 les belles choses qu’elle avait laissé entrevoir l’an dernier en Ligue 2, notamment par son manque de réalisme offensif…

La puissance rouge et bleue n’a en effet d’écho que la faiblesse d’une Ligue 1 particulièrement triste cette année. Bien que Lyon ait réussi à faire chuter l’ogre Parisien (2-1), jamais les cadors du championnat n’auront réussi à suivre la cadence infernale du quadruple champion en titre. Certes l’argument financier compte dans la balance, mais la saison pitoyable des « locomotives » de Ligue 1 a accéléré le sacre d’un PSG qui n’en attendait pas tant. Preuve en est ce chiffre incroyable : 25 points séparent actuellement le PSG de son dauphin monégasque… Mais ce n’est pas tout : Marseille, Saint-Etienne et Bordeaux (respectivement quatrièmes, cinquièmes et sixièmes l’an dernier) ne sont même pas parmi les six premiers du championnat. Longtemps Angers, simple promu, avant-dernier budget du championnat et aujourd’hui douzième de Ligue 1 aura été le dauphin du PSG, tandis que Lyon, Monaco ou Marseille n’étaient que l’ombre d’eux-mêmes. Premier depuis la deuxième journée, le PSG a fait très fort en ne lâchant jamais son bien. Mais deux records restent à aller chercher pour les Parisiens : celui du nombre de titres d’affilée (7, détenu par Lyon), mais aussi celui de l’équipe la plus titrée en première division (10, détenu par Saint-Etienne). Il pourrait le faire en 2020, si son hégémonie demeure jusque-là... D’ici-là, l’objectif parisien est de décrocher la coupe d’Europe, et pourquoi pas cette saison ? L’objectif est en tout cas bel et bien celui-ci.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article