Le ciel est bleu pour Paris
Pour entamer le bal des phases finales, le premier match de barrage opposait le Stade Français au Racing Métro. Que demander de mieux qu’un derby entre les deux clubs historiques du championnat de France ? Troisièmes de la phase aller, les joueurs de Gonzalo Quesada avaient l’avantage d’accueillir leurs homologues Ciel et Blanc. Mais sèchement battus à Brive une semaine plus tôt (27-0), les Parisiens allaient avoir fort à faire face à des Racingmen revanchards (battus deux fois cette saison par le Stade Français) et restant sur un brillant 54-10 face à Castres.
Le coup d’envoi était donné par Sexton pour son dernier match avec le Racing en cas de défaite de son équipe. Et, derby oblige, la première altercation éclatait dès la première minute de jeu. Romain Poite, l’arbitre international de la rencontre calmait les débats, preuve de la pression palpable autour de cette rencontre. Après une pénaltouche parfaitement captée par l’alignement Parisien, Camara récupérait et plongeait dans l’en-but adverse. Un essai refusé après arbitrage vidéo, Dulin sauvant son équipe en glissant son bras sous le ballon. Une première alerte sans conséquences pour les hommes de Laurent Labit et Laurent Travers. Mais le ballon était rendu aux Parisiens avec une mêlée à 5 mètres. Après une longue série de mêlées, mettant le Racing en énorme difficulté, le Stade Français ouvrait la marque. Après une belle série de passes, Parisse décalait son coéquipier Waisea qui aplatissait (8ème). Steyn transformait, portant le score à 7-0. Dans ce match sanglant (Dupuy et Burban sortis tous eux sur saignement), le Stade Français dominait clairement le début de la rencontre. Morné Steyn ajoutait 3 points de plus (23ème, 10-0), confirmant sa bonne entame. Une nouvelle fois largement dominée, la mêlée du Racing était à nouveau sanctionnée, et Luc Ducalcon laissait ses coéquipiers à 14 contre 15 pour 10 minutes. Et ce qui devait arriver arriva : une énième fois pénalisée (la 6ème fois !), la mêlée du Racing était sanctionnée par un essai de pénalité accordé au Stade Français (17-0, 34ème). Le Racing allait enfin réagir juste avant la mi-temps par l’intermédiaire de Maxime Machenaud, suite à un groupé pénétrant de ses avants, laissant un peu de suspens pour la seconde période (17-7, 40ème). Pourtant largement dominés, les joueurs du Racing revenaient donc à 10 points.
A la reprise, Morné Steyn donnait le coup d’envoi, face à un Racing toujours à 14. Danty perçait plein champ et décalait Sinzelle qui franchissait la ligne d’en-but adverse. Monsieur Poite demandait la vidéo, prouvant que Sinzelle avait laissé échapper le ballon juste avant la ligne. Mais revenant à un avantage, Monsieur Poite accordait une pénalité aux Parisiens. Morné Steyn toujours impeccable ajoutait 3 points de plus (20-7, 42ème). Steyn continuait son festival avec un coup de pied de 55 mètres passant tranquillement au-dessus de la barre transversale (26-10, 57ème). Mais suite à un choc en l’air, Danty était sanctionné d’un carton jaune à plus d’un quart d’heure de la fin du match (29-10, 63ème). Le suspens était alors légèrement relancé quand Roberts aplatissait pour les Ciel et Blanc, tandis que la transformation était manquée par Sexton (29-15, 67ème). Deux pénalités de Steyn plus tard, le match était désormais plié (35-15) à 4 minutes de la fin. Le public Parisien ne s’y trompant pas, lançant des « On est en demis » dans une ambiance folle, pour le retour du Stade Français dans le gratin du rugby français. Mais à la sirène, Morné Steyn n’était pas rassasié, ajoutant 3 points de plus au compteur des Roses et Blanc (38-15). Auteur d’un 100% au pied et de 28 des 38 points de son équipe, l’international Sud-Africain confirme son retour en forme après des débuts compliqués dans la Capitale, faisant, pour un temps, oublier le chouchou du public : Jules Plisson, toujours blessé.
Humiliés en mêlée, contrés en touche, battus dans l’engagement, les Racingmen laissent une nouvelle fois passer l’occasion d’un titre en tombant face à leur plus grand rival. Une nouvelle désillusion pour les Franciliens, à l’image de leur président Jacky Lorenzetti, quittant furieux et dépité le stade Jean Bouin avant la fin du match. De leur côté, les Parisiens euphoriques retrouvent les demi-finales, une première depuis 2009. Confirmant sa très belle saison, le Stade Français rencontrera Toulon à Bordeaux la semaine prochaine pour une place en finale du Top 14.